Description du Temple de l'Ombre

Les grands édifices, comme les grandes montagnes, sont l'ouvrage des siècles. Souvent l'Histoire les transforme. D'autres, imperturbables, la traverse comme mu par une volonté d'immortalité... Dans cette antique famille de Temples sombres, mystérieuses, comme élevé par la main d'un Dieu, la grave et massive carrure, la haute et large muraille, la nudité glaciale, la majestueuse simplicité des édifices, nous fait tout de suite sentir la puissance du Dieu auquel il est dédié. Le Temple de l'Ombre n'est pas le produit magnifique, léger, multiforme, touffu, hérissé, efflorescent de l'art et de la fantaisie. Il est tout empreint de discipline théocratique et militaire, qui prend racine dans les temps immémoriaux. L'intelligence s'y résume et s'y totalise. La foi en est l'architecte, les Templiers Noirs en sont les maçons et le sang en est le ciment.
On ne trouvait pas le Temple de l'Ombre, Baal vous y menait...C'était comme une rencontre funèbre. En débouchant de la Forêt Morte, on l'avait brusquement devant soit. Pas de plus pesante vision que le Temple. Ce qu'on avait sous les yeux, c'était une haute forteresse, toute seule au milieu des bois morts. La muraille colossale, trente pieds d'épaisseur à la base et vingt au sommet, çà et là des tours et des échauguettes , par où l'on entrevoyait des gardes dans l'intérieur ténébreux des murs. On approchait, on gravissait l'escarpement, on apercevait une porte massive, de 10 pieds de haut, bardée de fer, on se risquait à entrer, on était dedans, c'était vide. On avançait encore dans un large couloir et on débouchait dans une immense crypte. Cette crypte était la grande salle. Tout Temple avait la sienne. Cette crypte avait deux étages. Le premier étage, où l'on pénétrait par le couloir, était une chambre voûtée assez vaste. Elle servait de réfectoire, de salle d'arme et de salle de cours. Au-dessus de cette chambre il y en avait un couloir ouvert qui abritait plusieurs portes. Certaines menaient aux dortoirs, d'autres...

...d'autres menaient au cœur du Temple, l'Autel des héros, richement orné. On retrouvait l'histoire du Temple de l'Ombre, les Grands Maitres de l'Ordre, les Templiers Noirs dans leur gloire immortelle et les récits de batailles titanesques. Le milieu du sanctuaire brille dans sa splendeur. Dans la nef, là ou bat le cœur des Templiers, irradiante de pouvoir, la statue de Baal trônait, absolue. Le pavage de marbre noir venait à son tour ajouter à la décoration en entrant dans le concert universel. Au centre de la nef était incrusté un labyrinthe, figure symbolique, probablement, des obstacles que rencontre le Templier Noir et de la patience dont il doit être armé ; c'était au centre de ce labyrinthe que les noms et les portraits des Grands Maîtres étaient tracés, comme pour indiquer qu'ils avaient eu, les premiers, à traverser de longues épreuves avant d'achever leur ouvrage, pour la plus grande Gloire. Sur les dallages , on voyait aussi, gravés, des Incantations, des scènes d'apocalypse, des bestiaires. Si nous ajoutons, à ces ornements, les tapisseries et les voiles qui entouraient les gisants des Templiers Noirs morts au combat, enrichis de fines sculptures, de peintures légendaires de leur sombre histoire, les grilles admirablement travaillées, les lampes d'argent et les couronnes de fer suspendues aux voûtes, les armoiries peintes ou revêtues de lames écarlates, alors on peut se faire une idée de cette salle, âme et mémoire du Temple, garante de sa continuité.

...une autre menait à la bibliothèque. C'était une salle oblongue avec une porte unique, une porte magique. Une fausse porte battante, capitonnée d'inscriptions, et qu'il suffisait de traverser si l'on était Templier Noir. Le mur de la bibliothèque était du haut en bas, et du plancher au plafond, revêtu d'armoires vitrées dans le beau goût de menuiserie elfique. Neuf grandes fenêtres, trois de chaque côté, trois au-dessus de chaque arche, éclairaient cette bibliothèque. Par ces fenêtres, la lumière calme et froide du dehors filtrait. Dans les entre-deux de ces fenêtres se dressaient six grande cheminées de marbre noir qui éclairaient et réchauffait la salle, faisant par là contraste avec la pâleur de la lumière extérieure en projetant leur chaleur en direction des fauteuils et des bureaux où foisonnait les plans de guerre. Il y avait dans cette bibliothèque des livres obscures, des livres de magie, des traité de guerres, des bestiaires, des traités politiques et philosophiques, des manuels, des histoires d'un autre temps, des légendes et même des livres écris dans une langue qu'aucun être vivant sur Ilshenar ne parlait encore...
Les Templiers Noirs aimait y venir pour étudier ou méditer leur prochaine campagne militaire. Les sorciers y faisaient des recherches. Mais les principaux occupants de cette salle étaient les adeptes qui venaient consulter les archives et les épopées afin de parfaire leur connaissance et ainsi prétendre au titre de Templier Noir...

...d'autres mène à la salle du Décalogue. Cette salle était noire, si noire que seule la lumière de l'artefact vous attirait.. La quitter des yeux, c'était se perdre à jamais dans la noirceur de son âme. Sur le Décalogue sont gravés les commandements de Baal, Dieu de la mort. Le Décalogue, artefact divin, indestructible, gardien de la Mémoire ancestrale avait une âme qui lui était propre. Il était gravé de tous les côtés. Ces gravures étaient l'ouvrage d'un Dieu, et l'écriture était l'écriture d'un Dieu. A travers lui, le Templiers Noirs venait prier Baal de les guider. Il leur répondait toujours :
-Je parle aux Templiers Noirs avec LA VOIX QUI DOIT ÊTRE OBÉIE. Je suis ce qui survit d’une génération à l’autre pour guider ceux qui me liront dans les souvenirs du Temple de l'Ombre, là où la rivière de la vie coule éternellement vers l’infini de la mort. Et toi qui m’écoute ici, ne révèle pas mes secrets aux peuples du Nord ni à ceux du Sud, sinon tu subiras le châtiment de Baal. Souviens toi et retiens ces paroles, car du plus profond des temps et de la mort il revient toujours pour punir ou récompenser les actes de tout les mortels. Maintenant devant toi s’ouvre le Portail où tu m’enfonceras dans la noirceur de la nuit pour recevoir la Clef de la Vie qui permet d’entrer dans le cercle de la vie perpétuelle et qui libère de la mort.

Puis Baal chuchotait au près de leur âme...

...d'autres menaient au Conclave. Circulaire et spartiate, ici siégeaient les Templiers Noirs ayant grade d'Ecclésiastes. De massif trônes de pierre, sans ornement aucun et parfaitement identique, faisaient un cercle autour d'un vaste foyer de braises qui s'allumait et diffusait une sombre lueur rougeâtre, unique source de lumière, et une légère chaleur lorsque le Conclave siégeait. Situé au sommet d'une tour, cette salle n'avait pourtant pas d'ouvertures. Une grande tenture noire, reproduisant les armoiries de chaque Ecclésiastes derrière son siège, courrait tout le long de la salle et semblait ne jamsi vouloir s'arrêter. On y arrivait par un escalier qui montait circulairement et qui débouchait à la droite de la traditionnelle place du Grand Maître du Temple de l'Ombre.
Le Conclave est le Pouvoir. Choisit par Baal, il prend toutes les décisions concernant la conduite du Temple et sa parole fait force de loi. Il se choisit un Grand maître qui dirigera l'Ordre en accord avec ses pairs et dont la décision fait figure d'autorité. Seuls les plus braves et les plus grands Templiers Noirs peuvent prétendre à prendre place dans ce lieu de puissance, sous l'œil omnipotent de Baal.